NAVIGATION SYLPHIDE
APORIE ET MATERIAUX DE L’INCONSCIENT
AUDEN DELEUZE & CHRISTOPHE DUMOULIN
L’éloge du sabi, esthétique du passage du temps, nous ouvre à
un nouveau rapport à la substance du projet architectural se manifestant par
l’obscurité et la rugosité. Le matériau qui réagit, se dégrade et se protège de
son environnement devient le témoin des phénomènes que nous n’avons pu observer
en nous offrant à voir les traces du passé. Loin des préoccupations
fonctionnalistes, le vocabulaire onirique, avec ses formes abstraites, et la
liberté des spatialités non-euclidiennes, constitue une écriture archaïque nous
servant à coucher sur le papier une architecture autre. L’esthétique du sublime
et celle de l’uncanny se dévoilent dans l'optique de caractériser
l’objet architectural, par sa qualité d’espace liminal entre notre monde et
celui des Esprits, comme un organisme vivant et étrange.
Des modules marins, faisant office de brise-lames à la
sortie du port de l’École Navale, se révèlent être des architectures pour les
Faes. Substrats pour le vivant non-humain et en prise avec les forces de la
nature, ils dessinent le paysage et redessinent la ligne d’horizon entre la mer
et le ciel. Vouées à attirer le regard des humains, ces architectures leurs
demeurent inaccessibles. Trois modules à terre ferment le cercle et constituent
des lieux d’introspection, de rencontre et de mémoire formant une architecture
de l’esprit. Au point culminant du site, une résidence d’artiste, orientée vers
le solstice d’été, emprunte au registre de la grotte habitée, de la matrice, et
donne l’impression d’être dans le ventre d’une bête. Elle active les émotions
et brouille les sens perspectifs.
À la lisière du bois, un mémorial de la
Marine, amer qui s’étire depuis le cercle, apparenté à un anti-phare à la
lumière centripète, sert d'écrin à des artefacts de la Marine, disposés dans le
projet et donnés à la vue de tous, au bénéfice de l’entrepôt-mémoire. Enfin, à
l’intersection du cercle et du cours d’eau, point névralgique du projet dans
une clairière boisée, l’eau douce, purifiée par des bassins en cascade, union
de l’architecture pour les Faes et de l'architecture de l’esprit, opère un
instant privilégié de porosité entre deux mondes.
Sériations IA à partir d’explorations plastiques physiques
Plan masse, le cercle sylphique
La manifestation architecturale de ces trois dimensions
esthétiques de l’esprit donne lieu à un vocabulaire onirique, avec ses formes
abstraites et la liberté des spatialités non-euclidiennes. Loin des
préoccupations fonctionnalistes, il constitue une écriture archaïque nous
servant à coucher sur le papier une architecture autre s’inscrivant dans un
cercle de Fées à l’échelle du site.
Des brise-lames à la sortie du port de l’École Navale se
révèlent être des architectures pour les Fées. Substrat pour le vivant
non-humain, en prise avec les forces de la nature et vouées à attirer le regard
des humains, ces architectures leurs demeurent immédiatement inaccessibles.
Au point culminant du site, une résidence d’artiste se veut
être une matérialisation de la part inconsciente. Empruntant au registre de la
grotte habitée, de la matrice, elle donne l’impression d’être dans le ventre
d’une bête. Elle active les émotions et brouille les sens perspectifs.
Enfin, à l’intersection du cercle et d'un cours d’eau, point
névralgique du projet dans une clairière boisée, l’eau douce, purifiée par des
bassins en cascade, union de l’architecture pour les Fées et de l'architecture
de l’esprit, opère un instant privilégié de porosité entre deux mondes.
Explorations IA en coupe sagittale, à partir des géométraux
et d’un corpus de dessins de Jean-Jacques Lequeu
Manifestations architecturales
Hyper-archives